Thursday, May 17, 2012

Le discours du roi

Le film le 'discours du roi' fait naître en moi une admiration sans borne devant un homme, le roi Georges six, qui n'arrive pas à dire ce qu'il veut exprimer et qui ferait n'importe quoi pour pouvoir apporter à son peuple un réconfort soutenu, une parole juste qui puisse consoler et amener du courage à qui n'en a plus.

Georges six, a un discours qui boîte et qui est handicapé par le bégaiement. Mais il porte un message qui grandit et relève son peuple qui a, pendant la guerre qui sévit, besoin de la voix de cet homme.

Aujourd'hui, les jeunes, la jeunesse québécois a besoin du 'discours du roi' pour connaître l'espoir d'un droit, le droit à l'éducation qui ne se monnaye contre rien au monde.

Le 'discours' que nous voulons entendre maintenant est celui d'un homme qui grandit, qui relève et non qui abaisse... nous avons besoin de mots, de phrases qui nous laissent en admiration et qui dicte un climat de bienfaisance, de béatitude et non un climat d'oppression et de domestication.

Le 'discours' que nous attendons tous est celui du dialogue transparent, des négociations égalitaires et rationnelles, matures qui font appel à l'harmonie des parties impliquées.

Nous attendons ce discours donné par le premier ministre du Québec qui donnera le ton aux évènements qui suivront ses décisions radicales de l'adoption d'une loi spéciale ou non.

Nous attendons qu'un homme vrai et grand prenne parole et nous redisent que nous n'avons pas à regretter sa nomination en tant que premier ministre du Québec!

Saturday, April 28, 2012

Le coeur de la révolution sociale

Mon père et moi n’avons jamais été souvent sur la même longueur d’onde. Et encore moins lorsque je lui ai dis que j’appuyais la grève étudiante, que c’était important d’exercer son droit de parole et de ne pas se signer ou saluer sans dire un mot à la moindre montée du drapeau.
C’est à peu près en ces mots que je lui ai dis à quel point il est important de ne pas laisser son esprit et son cœur s’endormir au chant de la berceuse des politiciens qui semblent dotés de ce talent ‘d’endormir’ les esprits et les coeurs non par de ‘belles paroles’ comme on le dit si bien et comme l’on dit avant nous nos grands-pères et nos grands-mères, mais par des paroles qui nous donnent l’illusion qu’une idéologie sociale sera meilleure qu’une autre en peignant le tableau d’une société meilleure que celle dans laquelle nous vivons…
Tous les charabias des politiciens ne promettent pas d’avenir meilleur, de sociétés meilleures, d’économies meilleures… ces ‘belles promesses’ nous promettent que la ‘vie’ sera meilleure dans ce qu’ils construiront avec les fonds publics, avec ce que nous gagnons comme salaire à la sueur de notre front! Ils nous promettent que la ‘vie’ sera meilleure que celle que nous avons présentement, au quotidien, dans notre quotidien misérable et plat qui nous est présenté dans le coche doré de simples phrases émises par des prestidigitateurs incroyablement habiles… par la bouche de celles et de ceux qui ne croient pas que la misère et le bonheur peut se trouver au même endroit tout nu au coin d’une ruelle en train de mendier un peu de ces ressources pour vivre…
Tout ça, tous manèges électorales pourquoi? Pour nous faire un tour de magie qui transformera notre moment présent en quelque chose auquel nous n’échapperons jamais : La réalité!
Le système socio-économique actuel est crée à partir de notre façon de voir la réalité de ce que nous donnons et de ce que nous prenons. Il est fait de ce que nous en faisons… Et je crois que, en ce sens, il est important de faire de son cœur et de son esprit l’arme qui démasquera justement tous les subterfuges et les stratégies d’illusionnistes de nos politiciens qui nous ‘jurent’ de se porter garant d’un avenir meilleur… Et bien, le cœur de la révolution sociale, c’est cela! C’est de reconnaître ces hommes et ces femmes, ces ‘leaders’ vrais et intègres qui ne nous vendent pas une idéologie conçue et bâtie sur mesure pour satisfaire nos égos d’enfants gâtés mais bien qui savent mettre de l’avant et amalgamer des ressources pour le bien commun, pour justement qu’une société puisse départager ses forces et identifier ses faiblesses afin que TOUT le monde puisse voir le soleil briller… n’est-ce pas beau ça comme projet d’avenir, comme promesse d’être humain!
C’est ça le cœur de la révolution sociale!
Sylvie Maria Filion

Monday, April 23, 2012

Non au vol du savoir

Le savoir appartient à toutes et à tous... il n'est pas l'otage d'un clan élitiste qui, par ses moyens financiers, a le droit d'avoir accès à une éducation voire une formation pour être en mesure de s'intégrer à la société socio-capitaliste actuelle.

Le savoir est démocratique, né du besoin de transmettre, d'une génération à l'autre, des connaissances acquises par l'expérience et l'invention.

Le savoir est la première richesse qui nous est donnée dès notre naissance par la bouche de notre mère...

Le savoir ne doit pas être monnayé... il doit être transmis, comme tout savoir, pour être ensuite retransmis et retransmis à nouveau de bouche à oreille, d'intelligence à intelligence, de geste en geste - de la mort à la naissance et de la naissance à la mort.

Le savoir est le principe même de l'évolution de la race humaine. Il n'est pas réservé à un groupe en particulier, à une ethnie, ou même à une famille.

Le savoir est le fatum de l'être humain et ne doit être ni gardé ni caché... il est le destin de celui qui sait user de ce savoir pour faire évoluer la conscience collective, il est le bélier de l'esprit obtus, il est un droit à penser et à réfléchir librement pour comprendre l'univers...




Sylvie Maria Filion

Sunday, April 22, 2012

Lettre au conseil des arts de l'Ontario

À l'intention du conseil d'administration du Conseil des Arts de l'Ontario.

Nous voulons vous faire part de notre profonde déception quand au refus de la demande financière du CAO.

Cela est d'autant aberrant que le système actuel qui a été réformé nous oblige à présenter notre dossier sous l'anonymat ce qui permet des torsions inacceptables dans la distribution des bourses.

J'en donne pour exemple qu'au moins un des candidats qui a reçu la bourse l'a obtenue pour une deuxième année successive. Cela ne serait pas possible si toutes les demandes étaient présentées dans la transparence ce qui était le cas avant que l'on change les règles du jeu.

J'ajouterai même qu'il est tout à fait un non sens de procéder de la sorte car cela va à l'encontre même de toute étique de distribution de bourse.

Auparavant, en donnant tous les éléments de l'oeuvre pour laquelle nous demandions une bourse, nous permettait d'expliquer en quoi cette nouvelle oeuvre à créer se situait dans le cadre d'un projet original de notre démarche artistique.

Le conseil des arts du Canada a, dans sa sagesse, gardé le principe d'une demande qui identifie celui ou celle qui désire un appui financier de sa part. Et, de plus, ce dernier reconnaît également deux catégories dans les demandes : Une pour les semis professionnels et une pour les professionnels.

Vous pouvez être assuré que Sylvie Maria Filion et Pierre Raphaël Pelletier feront connaître à toutes et à tous à travers nos réseaux l'injustice qu'un tel règlement du CAO favorise.

C'est pourquoi nous nous permettons bien humblement de soumettre à votre attention nos deux cas qui méritent un financement adéquat.

Nous ne pouvons croire que vous acceptiez cette nouvelle réforme de garder l'anonymat dans le programme de création littéraire.

C'est d'ailleurs pour cela que nous avons saisi les médias d'une telle situation à notre égard. Il ne faut pas oublier que Sylvie Maria Filion et Pierre Raphaël Pelletier s'illustrent depuis plus de 25 ans sur la scène publique autant au Québec que dans l'Est du Canada.

Ce qui a été souligné par les nombreux prix que nous avons reçus, ces prix étant donnés par des pairs qui sont, eux aussi, des experts.

Notez que cela est totalement inacceptable que le jury soit composé de trois membres et cela va à l'encontre de toutes les pratiques administratives et protocolaires reconnues par d'autres provinces.

Par voie de conséquence, nous vous demandons que nos demandes soient acceptées intégralement.à

D'ailleurs, beaucoup d'artistes dans le même domaine ont signifié leur appui à nos revendications et cela pourra déboucher éventuellement sur un recours collectif à l'endroit des responsables du programme.

Veuillez en toute amitié recevoir haut et fort notre complète indignation couronnée par notre révolte actuelle.

Bien à vous,
Sylvie Maria Filion et Pierre Raphaël Pelletier

C.C.
Cabinet Lecours et Hébert
Journal le droit
Journal l'Express de Toronto
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Longtemps après que les poètes ont disparu

«Longtemps après que les poètes ont disparu, leurs chansons courent encore dans les rues…» Peut-on en dire autant des paroles de nos politiciens? Nous… artistes, demeurons, nous restons au front des sociétés diffuses et tristes, nous chantons lorsque les autres pleurent, nous inspirons des vers que tous se rappellent pendant les guerres, pendant les temps de dépression, de difficulté…

Nous n’avons jamais abandonné l’humanité et jamais ne l’abandonnerons… Nous sommes toujours présents, pauvres ou riches…. acceptons de voir et de transcender le mal à travers nos mains, notre art. Notre poésie, nos sculptures, nos tableaux traversent les époques, les mers, les murs intérieurs de nos souffles trop souvent brisés dans leur rêve.

Oui, nos chansons courent toujours dans les rues, les chansons de l’esprit et de l’âme… Est-il possible d’envisager une société sans âme et sans esprit? Laissez-nous vous souffler les mots pour vous rappeler que la beauté du monde ne mérite pas d’être assassinée…


Sylvie-Maria Filion

Saturday, April 21, 2012

Le discours de la révolution

Le discours de la révolution ne s'écrit pas sur le coin d'une table pendant la pause-café ou pendant qu'on a un 'break' de notre journée de fou où tout prédomine sur ce besoin de bouleverser les choses qui n'ont plus de sens pour nous.

Le discours de la révolution se prépare avec une minutie d'orfèvre. Il se réfléchit, se penche avec une passion sans pesée sur des mots, des phrases, des interjections, des interventions qui changeront, pour toujours le cours de l'histoire.

Le discours de la révolution s'écrit, bien au contraire du petit discours d'écolier pour remporter une élection, à la chandelle, la nuit, à l'heure de la ponte des idées de femmes et d'hommes qui prennent un jalon de roc pour le planter eux-même sur le sentier des humains passionnés au galbe inégal de la matière qui ne se moule qu'au martèlement du pic du refus d'accepter de n'être qu'un simple objet inanimé!

Le discours de la révolution s'écrit les mains rougies de sang alors que la certitude d'y perdre sa vie pour gagner un droit, un bien plus précieux que les joyaux pour lesquels on tue, l'emporte sur l'incertitude de ne rien obtenir par son silence ou, pis encore, par le geste de ramper en couvrant ses paupières des oeillères de la connaissance sans l'action.

Le discours de la révolution s'écrit depuis le coeur jusqu'aux mains, et des mains jusque sur cette feuille de papier qui deviendra l'arme, le fer de lance de la femme ou de l'homme qui plantera son pylône dans le coeur du monstre de ce système défaillant lui refusant sa part d'humanité.

Le discours de la révolution s'écrit pour subsister aux âges, aux époques, à toutes les guerres, repris par les grands et les petits hommes de ce monde qui adopte cette parole, car la leur n'a pas de portée assez puissante pour convaincre le temps de s'arrêter.

Le discours de la révolution s'écrit avec le coeur qui bat dans ses ongles, remet en cause ce droit au souffle de la vie qu'on nous enlève molécule par molécule!

Le discours de la révolution est non seulement un mémorandum, mais il est un post-mortem parce qu'il s'écrit par les mains de celle ou de celui qui vomira ensuite de sa bouche le dessein d'une nation qui ne mendiera plus sa dignité comme pitance et son droit au respect comme nourriture qu'on donne aux cochons!

Le discours de la révolution sera le discours qui soulèvera les masses pour les emmener à gouverner la nacelle d'un peuple pour ouvrir les portes d'une forteresse qui lui refuse son statut d'être, de faire, d'avoir!

Le discours de la révolution s'écrit non en volte-face enfantine d'une querelle insensée d'idées qui n'ont pas de fondements, mais bien une guerre d'idéaux qui s'affrontent et dont la force de celle-ci devient le contrecoup à celui qui veut dominer en écrasant par la force de l'inintelligence et de l'entêtement.

Le discours de la révolution s'écrit tout en sachant qu'il n'y aura pas de retour en arrière, que lesdites paroles du discours ne pourront jamais être effacées, que la force de l'élocution ne pourra provenir que de la conviction de n'être rien sans ces mots!


Sylvie Maria Filion

Wednesday, January 11, 2012

L'indignation - Manifeste

Dans 200 millions d’années, en toute probabilité scientifique, nous n’existerons plus. Une nouvelle époque glacière envahira l’hémisphère nord de la terre. Les températures de froid extrême auront atteint des records qui feront en sorte que l’humanité, telle que nous la connaissons, disparaîtra et laissera derrière elle des vestiges insignifiants de son existence passée tels nos ossements, nos visages fossilisés dans la roche, ce que nous aurons bâti, construit, transformé… Nous laisserons derrière nous le produit de nos mains, de nos ressources mises à profit pour survivre individuellement et, sans doute, collectivement. Ce qui m’indigne dans tout cela, c’est que j’ai peur qu’on ne se rappelle de nous que pour ce que nous sommes présentement, actuellement, des êtres munis d’un potentiel immense d’émotions fragiles et grandioses en même temps, mais ne sachant, la majeur partie du temps, les mettre à profit pour consolider la race humaine, pour la rendre collectivement forte, intelligente, pacifique, altruiste, égalitaire, fraternelle.

J’ai peur que si une civilisation autre que la nôtre découvre les traces de notre existence, que dira-t-elle de nous? Supposera-t-elle que nous étions une grande race, une race humaine conscience et prévoyante qui avait vaincu la fin du monde, vaincu les limites de la maladie et de la mort, les confins de l’espace-temps, vaincu les limites de ses modes de vie individualistes à outrance, vaincu les frontières multidimensionnelles pour comprendre l’univers et non le consommer à toutes fins de combler le vide de notre solitude et de notre unicité si particulière, et si ! Ou cette civilisation qui nous succédera, dira-t-elle que nous étions une race inférieure, sans vue d’ensemble et de désir de continuité sur la ligne du temps qui nous est donné pour comprendre, agir, durer, nous perfectionner en terme d’évolution individuelle et de l’amélioration de la race humaine dans un objectif commun.

Nous sommes les cyclopes de l’âge industriel qui avons troqué un œil en échange de la connaissance du jour de notre mort. Nous sommes soumis aux dieux du matérialisme, connaissant les effets néfastes de la surproduction tout en sachant que nous en mourrons de cette tentative de vivre par l’objet, pour l’objet. Ce matérialisme, justement dont je parle, trace notre destinée, s’intègre à notre génotype, s’inscrit comme un trait de caractère qui forme notre personnalité qui doit concevoir, énoncer, penser, réfléchir, performer dans un but ultime, celui d’acquérir la connaissance du jour de notre mort en tendant la carte de crédit, la carte de débit, en signant le chèque, en troquant son corps contre le cash, contre la bouffe, en attendant d’être blanc pour qu’on nous voit justement comme un être humain monayable et donc rentable!

Enfin, ce qui m’indigne profondément, c’est le rejet. J’en ai vécu depuis mon enfance, depuis mon adolescence et même dans ma vie d’adulte. Et j’ai compris, par cette forme de rejet que je devais trouver ma place parmi la masse d’êtres humains qui m’ont fait subir de l’intimidation plus qu’à mon tour. Mais je dois dire merci à ce rejet que j’ai subi si jeune et qui m’a détruit mon adolescence alors que je vivais ma première dépression majeure à l’âge de 17 ans.
Merci à toutes ces personnes qui m’ont dit que j’étais différente, bizarre, un rien, que je ne valais pas mieux qu’un fantôme errant dans les corridors et qui a moins de valeur que tous les salauds de ce monde. Merci à tous ceux qui ont dit de moi que j’étais trop excentrique, pas assez pratique, rêveuse, ridicule, stupide, laide, androgyne.

Merci à toutes ces personnes parce qu’aujourd’hui, je suis devenue un être humain qui comprend le fond de ce qu’est l’autre, je comprends ce que veux dire je t’aime, je comprends profondément ce qu’est la sincérité, l’honnêteté, la tempérance, l’acceptation, le rejet… et surtout, je comprends ce que c’est la faiblesse humaine… je comprends ce qu’est la maladie mentale, je comprends le mal, la douleur, la perte, le découragement, l’alcoolisme, la toxicomanie… je comprends que je suis différente, et je comprends la différence.

Oui, à une certaine époque, toutes ces choses m’ont indignées, mais maintenant, je suis devenue écrivaine pour dénoncer toutes ces blessures profondes infligées à l’être humain sans raison. Cette indignation me permet de décrire les situations les plus noires, les plus inacceptables, les plus rebelles. À mettre en scène des personnages – et à les comprendre – dans leur état de dépression les plus indicibles.

I too am not a bit tamed
I too am untranslatable
I sound my barbaric Yawp over the roof of the world

Le poème de Walt Whitman, est le cri de l’indignation ultime
C’est le hurlement mais plutôt le gloussement de la bête humaine prise au piège de l’ambivalence entre la vie et la mort parce qu’elle sait qu’elle doit inévitablement mourir, mais elle sait aussi qu’elle doit inévitablement vivre
Le poème de Walt Whitman, c’est cri de l’humanité toute entière qui, dès qu’elle franchi le seuil de l’hymen de sa mère, lance le premier cri, le dernier cri, le cri que trop souvent ont cherche à étouffer, à rabrouer, à reprocher… à faire mourir.
Le poème de Walt Whitman, c’est l’envie de dire, de se dire, de faire sa marque en tant qu’être humain pour faire valoir son unicité et sa beauté
C’est le cri de tous, de l’enfant, de l’homme, de la femme, de la vieille, du mourrant, du vivant!

Sylvie Maria Filion